N’en déplaise aux plus optimistes, l’incertitude qui plane sur l’accès aux terres agricoles pour les motoneiges a déjà compromis une partie de la saison. Et c’est l’économie des régions qui en souffrira le plus.
Les retombées récréotouristiques de la motoneige et du quad représentent environ 1,3 milliard par année au Québec. Pour Jocelyn Carrier, président des Associations touristiques régionales (ATR), ce «produit hivernal» est essentiel. Ces activités permettent de maintenir des infrastructures et des services 12 mois par année dans certains villages. Il n’hésite donc pas à parler d’une véritable dépendance économique.
Le développement touristique a fortement progressé au cours des dernières années grâce à un effort considérable de diversification économique. L’énergie déployée visait à bonifier les sources de revenus, là où les emplois relèvent principalement des ressources naturelles – notamment de l’industrie forestière qui peine toujours à se relever.
M. Carrier identifie les régions de Chaudière-Appalaches, des Laurentides, de l’Abitibi-Témiscamingue, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Gaspésie et de la Côte-Nord comme étant les plus sensibles au blocus imposé par l’Union des producteurs agricoles sur les terres agricoles.
L’ATR soutient que la question, qui perdure, a déjà dépassé les frontières du Québec. Les réservations se font timides de la part des touristes étrangers et au Québec, les adeptes tardent à demander leurs droits d’accès. Il dit aussi s’inquiéter de l’état des sentiers.
Les entreprises touristiques interpellent à la fois le gouvernement et l’UPA, car selon elles les responsabilités sont partagées. D’une part, le gouvernement doit s’engager auprès de ses régions pour des raisons économiques et d’autre part, les producteurs agricoles ne peuvent compromettre une industrie qui n’est pas directement concernée par leur différend avec l’État.