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Motoneige: Sortir des sentiers battus

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Quoi qu’on en pense, quoi qu’on en dise, la motoneige est une invention géniale. Surtout après une aventure comme celle que nous avons vécue au début du mois dans l’arrière-pays de la région de Portneuf. Pas que nous avions quelque chose contre l’invention de Joseph-Armand Bombardier, mais il n’est pas rare de voir l’homo quebecensis urbanis mépriser la machine: bruyante, polluante et dangereuse, qu’il dit.

Chez Stadacona Aventure, une division de Dion Moto à Saint-Raymond, on nous donne bonne conscience, car les motoneiges offertes en location sont des Ski-Doo Expedition Ace 600, l’une des rares machines autorisées dans le Parc national de Yellowstone. Avec un moteur quatre-temps silencieux, elles consomment aussi peu que 8 litres aux 100 km.

Cela dit, elles sont aussi particulièrement à l’aise hors piste. Et c’est justement ce que l’on nous avait promis.

Il existe au Québec des milliers de kilomètres de pistes balisées, serties de relais chauffés pour accueillir le randonneur. On voulait expérimenter autre chose. Sachez qu’il existe parallèlement un réseau de petits sentiers, entretenus par les propriétaires de chalets environnants. Mais on ne s’y aventure pas sans guide: après une dizaine de kilomètres dans un secteur mieux connu sous le nom de Koweit, nous avions déjà perdu le nord. La prudence s’impose, car souvent les pistes ne sont guère plus larges qu’une motoneige. Nous l’avons appris à nos dépens: un virage un peu trop large, un ski qui heurte un tronc et qui fait ricocher la motoneige contre un autre arbre, et paf! Pas que nous allions bien vite – des sentiers aussi étroits n’autorisent pas de haute vitesse -, mais c’est suffisant pour percer un radiateur. Quelques minutes plus tard, grâce à un motoneigiste qui passait, nous avons pu dénicher la pièce de remplacement pour faire la réparation sur place – nos guides Nicolas et Benoît sont aussi mécanos. Un premier exemple percutant – c’est le cas de le dire – du climat d’entraide qui anime la communauté motoneigiste.

De retour en selle, comment ne pas s’émerveiller devant ces paysages nordiques à couper le souffle, qu’il serait bien difficile d’observer autrement. Et que dire de ces sentiers bordés d’arbres enneigés. Ici, l’hiver est encore roi.

Au terme d’un lunch bien mérité dans le petit havre secret d’un gentil couple qui reçoit régulièrement des amis motoneigistes, nous avons entrepris l’ascension d’une montagne pour le moins escarpée. On dit que la vue là-haut est imprenable. Un petit hic: la piste a plus ou moins disparu sous la neige fraîche et les motoneigistes s’enfoncent jusqu’à la taille. On nous avait promis du hors-piste, en voilà! Mon collègue s’est retrouvé deux fois sens dessus dessous, je me suis coincé une fois, mais nous sommes parvenus au sommet, à bout de souffle et trempés comme si nous avions couru le marathon. Qui a dit que la motoneige n’était pas un sport?

Une succession de lacs et de sentiers de portage tiennent nos muscles et nos sens constamment en alerte.

Après une succession de lacs et de sentiers de portage qui tiennent nos muscles et nos sens constamment en alerte, nous arrivons finalement au lac Édouard, non sans avoir dépanné en route un motoneigiste calé dans la gadoue sur la rivière à Moïse.

Aux portes du restaurant de la pourvoirie, des dizaines et des dizaines de motoneiges sont stationnées. Un constat: le monde de la motoneige est un univers parallèle dont les citadins ignorent l’existence. Les rencontres et les propos hilarants échangés pendant le repas avec des connaissances de nos guides nous le confirment et accentuent encore un peu plus le sentiment de décrochage complet qui nous habite. Nous sommes loin, mais très loin de notre quotidien.

Arrivés à La Tuque à 23h après un tortueux périple de 260 kilomètres, chacun s’endort presque au-dessus de sa petite bière tellement l’aventure a été épuisante. Nous nous étions promis de découvrir le nightlife du centre-ville de La Tuque, mais ce sera pour une autre fois…

Le lendemain, le retour se fait par les sentiers balisés, larges et fréquentés, après quoi la boucle est bouclée par une initiation au contre-braquage dans un champ, en toute sécurité, où l’on s’est amusés comme des gamins à tenter de faire surfer nos machines sur la neige vierge.

Joseph-Armand Bombardier, nos hommages, votre invention est vraiment géniale!

Bonjour l’aventure!

«On disait aux touristes qu’ils pourraient rouler de Saint-Raymond à l’Abitibi en quelques jours. On ne vend plus ça; c’est fini, l’époque où on envoyait les gens "manger de la trail".»

C’est le directeur général de Dion Moto, Denis Alain, qui tient ce discours. «Dorénavant, on veut faire la promotion de la motoneige dans des forfaits multiactivités incluant la photo, l’observation de la faune, la raquette, les randonnées en traîneau à chiens, poursuit-il. On veut aussi que les gens aient du plaisir à faire de la motoneige; quand on fait 300 km par jour, on n’a même pas le temps de se voir ou de se parler.»

La tendance se manifeste ailleurs aussi, notamment en Gaspésie, où l’on offre des randonnées de motoneige hors piste dans les monts Chic-Chocs, parfois même accompagnées de ski hors piste. Pour les vrais passionnés (et les plus fortunés!), on peut même partir en safari dans les montagnes de l’Alaska. Dépaysement garanti!

www.aventurechicchocs.com

www.adrenalinehorspiste.com

www.snowmobile-alaska.com

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