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Motoneiges: des concentrés technos sur neige

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C'est bien connu, le Québécois méridional normalement constitué entretient une relation ambivalente avec l'hiver. Nostalgique des hivers d'antan lors de la première tempête, il ne met pas beaucoup de temps à pester contre le verglas et la gadoue boueuse qui caractérisent trop souvent la saison blanche de l'urbain vivant au sud du 46e parallèle.

Mais l'hiver blanc existe toujours, inutile d'aller bien loin pour le constater. Et, au Québec, qui dit flocons dit motoneige. Le loisir a le vent en poupe; l'an dernier, 176 564 motoneiges ont été immatriculées au Québec, c'est près de 22 000 de plus que lors du creux atteint en 2006.

La Yamaha Apex XE (Photo gracieuseté de Yamaha)

Et les constructeurs rivalisent d'ingéniosité pour séduire les mordus, la technologie utilisée pour créer les plus récents «scooters des neiges» ayant fait un bond prodigieux au cours des dernières années. «L'amélioration la plus notable est venue en réaction à la loi américaine, qui a exigé des constructeurs une réduction des émissions polluantes et la consommation de carburant de leurs machines, explique Marc Larouche, président de l'Association des motoneigistes du Québec (AdmdQ). Les dernières normes ont été graduellement instaurées de 2008 à 2012, les constructeurs ont travaillé fort pour y arriver.»

Ainsi, les motoneiges les plus frugales consomment aujourd'hui moins de 10 L aux 100 km, alors que leurs émissions d'hydrocarbures et de monoxyde de carbone ont respectivement baissé de 90% et de 70% par rapport à il y a une dizaine d'années. Même les moteurs deux temps répondent aujourd'hui aux normes américaines les plus sévères. Sans compter qu'elles sont incroyablement plus silencieuses.

Les performances en sentier ont aussi progressé à la vitesse grand V. L'amélioration des suspensions a notamment entraîné l'arrivée de bolides extrêmement sophistiqués, capables comme jamais d'absorber les bosses et ainsi de transmettre toute la puissance du moteur à la surface du sentier, bonifiant par le fait même la tenue de route et la sécurité. «Les nouvelles motoneiges sont beaucoup plus faciles à conduire, affirme Marc-André Boivin, directeur général de la Fédération des clubs de motoneigistes de Québec (FCMQ). Avant, on était souvent victime de sous-virage ou de survirage alors que, de nos jours, deux ou trois petits ajustements rapides permettent au motoneigiste moyen de rendre sa conduite rassurante et sûre.»

Ça profite aussi au confort, bien évidemment. «Sièges chauffants, pare-brise à ajustement électrique, boutons de marche arrière, dossiers ajustables, suspension pneumatique configurable à la volée: le confort des grosses machines de tourisme est aujourd'hui exceptionnel, autant pour le conducteur que pour le passager», soutient Marc Bouchard.

«En 1995, faire une randonnée de 200 km tenait presque de l'exploit, renchérit de son côté Marc-André Boivin. Aujourd'hui, c'est facile de faire de 400 à 500 km en une seule journée.»

Sortir des sentiers battus

Le segment de marché qui affiche toutefois la plus importante croissance est celui des machines de montagne. Presque 60% des motoneiges vendues en Amérique du Nord sont des machines faites pour rouler dans la poudreuse. Ce sont bien sûr les marchés de l'Ouest qui dictent la tendance – merci à leurs grands espaces en haute montagne -, mais la tendance a néanmoins ses répercussions chez nous, malgré le fait que les motoneiges de sentier tiennent encore naturellement le haut du pavé. «Les jeunes s'intéressent de plus en plus à la motoneige, et c'est le hors-piste qui les branche, affirme Marc Larouche. Ils se servent des médias sociaux pour partager des films et des vidéos de prouesses en montagne, c'est très à la mode.»

C'est d'autant plus à propos que les récentes machines de montagne peuvent évacuer la neige comme jamais auparavant, ce qui décuple leur rayon d'action. «En 1994, Ski-Doo a dévoilé sa Summit, qui avait à l'époque un pont de seulement 136 po; aujourd'hui, on est rendus à 163 po avec des crampons de 2,5 po, illustre M. Larouche. Elles sont aussi plus maniables et plus légères. On peut aller explorer des endroits impossibles à atteindre il y a 15 ans.»

 

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