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ToggleUn désert blanc à perte de vue
Crédit Photo : Le Journal De Montréal
On peut rouler pendant des heures en motoneige sur la Route blanche en Basse Côte-Nord sans jamais croiser personne dans certains des plus beaux paysages du Québec.
Pendant deux semaines au début de février, Le Journal s’est rendu en motoneige entre Kegaska et Saint-Augustin, un aller-retour de 660 kilomètres sur la Basse Côte-Nord.
Lorsque la route 138 s’arrête à Kegaska et qu’on délaisse la camionnette pour la motoneige, on entre dans un territoire sauvage. Un désert blanc à perte de vue pendant des centaines de kilomètres par des températures de parfois -40 degrés et des vents qui atteignent à certains moments 100 km/h.
Siège et mitaines chauffantes sont prescrits.
À couper le souffle
Mais le froid n’est pas ce qui est le plus surprenant, car on s’y attend et on s’y prépare.
On ne peut cependant s’imaginer voir d’aussi beaux paysages. Des cours d’eau gelés, des montagnes, des couchers de soleil, et ce sentier de motoneige interminable où les dangers sont omniprésents. On a parfois l’impression d’être seul au monde, comme dans les films.
Le sentier est entretenu par le ministère des Transports entre le mois de janvier et le début avril. Mais avant de s’y aventurer, il vaut mieux s’informer comme il faut auprès des citoyens.
L’équipe du Journal l’a appris à ses dépens. Après avoir roulé pendant quatre heures, il a fallu rebrousser chemin en raison d’un ruisseau qui était dégelé et qu’on ne pouvait pas traverser. Il a fallu revenir deux jours plus tard, le temps que le froid fasse son œuvre.
Pourtant, le ministère des Transports mentionnait que le sentier était ouvert et fonctionnel sur son site web, mais chaque cas est unique. Un motoneigiste seul aurait pu traverser, mais deux personnes, en plus des 200 livres d’équipement étaient beaucoup trop lourds.
Téléphone satellite
Les innus étaient très étonnés de voir arriver deux personnes de la région de Montréal sans guide ni équipement de communication. Le cellulaire, Facebook et autres bébelles électroniques sont inutiles dans ce territoire sauvage.
« Vous n’avez pas de téléphone satellite ? Mais c’est dangereux ! Même nous, on ne s’aventure pas sans téléphone satellite », a dit Doris Bellefleur, de la communauté de Unamen Shipu.
Liberté
Pour les touristes européens, cette route est le summum du mythe canadien, alors qu’on traverse plusieurs villages et qu’on y retrouve des cabanes pour se réchauffer. Pour les 5000 habitants de cette région très éloignée, la Route blanche est synonyme de liberté. Pendant neuf mois, ils doivent prendre l’avion ou le bateau pour se rendre à Sept-Îles afin de magasiner, ce qui est très dispendieux.
Mais pendant les trois mois où la Route blanche est ouverte, ils peuvent visiter les villages voisins où se rendre en ville.
« Pour nous, la Route blanche est la liberté. On se sent moins isolés, et seulement à ce moment on se sent reliés au reste du monde », a raconté l’Innue Doris Bellefleur.
Au bout de l'asphalte
Souce : Le Journal de Montréal
La Route Blanche c'est :
- 455 km entre Kegaska et Blanc-Sablon
- 10 tronçons à vérifier avant chaque sortie pour voir s’il est ouvert ou non
- 4 patrouilleurs du MTQ qui s’assurent de la sécurité
- 22 refuges disponibles pour se réchauffer
- Pour l’hiver 2016-2017, la Route blanche a été ouverte complètement du 24 janvier au 4 avril (71 jours)
* Source : ministère des Transports
Critères pour l’ouverture de la Route blanche
- Des quantités de neige appréciables
- Une épaisseur de glace suffisante
- Un balisage adéquat
Pour assurer la sécurité
- Toujours voyager en groupe de deux motoneigistes ou plus
- Respecter les panneaux de signalisation
- Avoir de l’eau et de la nourriture
- Si possible être muni d’un téléphone satellite
- Avoir une petite pelle
- Un 5 gallons d’essence
- Vêtements de rechange (au moins une paire de bas supplémentaire)
* Source : Ministère des Transports et Le Journal