L'interdiction de vente d'actions chez les dirigeants de Bombardier Produits Récréatifs (BRP) à la suite de son inscription en Bourse a pris fin quelques jours avant Noël, et certains gestionnaires ont commencé à faire des transactions.
Ils ne pouvaient pas vendre de titres au cours des six mois qui ont suivi l'entrée en Bourse, à la fin de mai. Ils devaient attendre jusqu'au 17 décembre, ce qui n'a cependant pas été trop dérangeant. Le titre de BRP s'est apprécié de 40% depuis l'émission d'actions, au printemps.
Trois vice-présidents ont effectué des transactions de plusieurs millions de dollars dès le 17 décembre. Gerd Ohrnberger, vice-président et directeur général de la division conception et fabrication des produits, a vendu pour 5,5 millions de dollars d'actions. Alain Villemure, vice-président et directeur général des systèmes de propulsion marins, a vendu pour 900 000$ d'actions le 17 décembre et pour 2,3 millions de dollars d'actions supplémentaires plus tôt cette semaine. Yves Leduc, vice-président et directeur général pour l'Amérique du Nord, a de son côté liquidé un petit bloc de 1100 actions le 17 décembre.
L'usine de Valcourt de Bombardier Produits Récréatifs.
Photo: Bombardier Produits Récréatifs
RBC voit le titre à 50$
Les ventes d'actions par des dirigeants surviennent à un moment où Bay Street est particulièrement optimiste face aux perspectives de BRP.
Sur une dizaine d'analystes qui suivent les activités quotidiennes de l'entreprise, il y en a neuf qui font une recommandation d'achat.
Steve Arthur, chez RBC, a même indiqué cette semaine dans une note envoyée à ses clients que le titre pourrait approcher, et même dépasser la barre des 50$ d'ici trois ou quatre ans, ce qui laisse miroiter un rendement d'environ 70% par rapport à la valeur actuelle. L'analyste estime que l'action est particulièrement attrayante aujourd'hui lorsqu'on l'évalue par rapport à son principal concurrent Polaris. Il fait valoir que BRP se négocie avec un multiple de 16,8 fois son bénéfice par action de 2014 et de 9,7 fois son bénéfice d'exploitation.
À titre de comparaison, Polaris, dit-il, s'échange à un multiple de 21,6 fois son bénéfice par action prévu cette année et à 12,7 fois son bénéfice d'exploitation prévu.
«Cet escompte n'est pas mérité», affirme Steve Arthur, qui s'attend à une amélioration significative de la marge d'exploitation de BRP tout en faisant valoir que les marges de l'entreprise ne rejoindront probablement pas celles de Polaris sous peu.
«Polaris génère une portion significative de son chiffre d'affaires [environ 50% ] avec un seul produit, soit ses véhicules côte à côte. Polaris est donc en mesure de réaliser de meilleures synergies au niveau manufacturier en raison du volume fabriqué. Chez BRP, les motoneiges sont le produit qui génère les meilleures ventes et elles comptent pour moins de 20% du chiffre d'affaires total.»
Steve Arthur anticipe même que d'ici quelques années, les véhicules côte à côte deviendront la principale source de revenus chez BRP, mais que ces produits ne devraient pas compter pour plus de 20% des revenus totaux de l'entreprise.
L'action de BRP a clôturé à 30,72$ hier à la Bourse de Toronto, en hausse de 76 cents, ou 2,5%