Le constructeur des motoneiges Ski-Doo, des motomarines Sea-Doo et des véhicules Spyder pourrait mettre fin à ses activités de production au Mexique si jamais les modifications apportées à l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) devaient déboucher sur d'importantes taxes frontalières. Le chef de la direction de BRP espère cependant que le «bon sens» prévaudra dans les négociations à venir.
«Nous ne voulons pas faire cela», a affirmé vendredi José Boisjoli, lors d'un interview, au sujet d'un éventuel déménagement. «Mais si les tarifs sont très élevés, nous pourrions le faire.»
Selon M. Boisjoli, l'entreprise de Valcourt a étudié diverses options et elle est prête à agir rapidement face aux fluctuations du marché et aux réalités géopolitiques.
Le grand patron de BRP n'a cependant pas voulu préciser si la production reviendrait au Canada ou si elle se dirigerait vers l'Autriche, la Finlande ou les États-Unis. BRP emploie 3600 travailleurs dans trois usines au Mexique, tandis que son effectif mondial se dénombre à 8700 personnes.
M. Boisjoli assure que le déménagement d'une usine d'assemblage peut être réalisé bien plus rapidement que le développement de l'ensemble d'une chaîne de montage.
Cependant, il ne croit pas que l'administration Trump va entreprendre des changements extrêmes qui pourraient nuire de façon significative à l'économie américaine en augmentant les coûts des biens, ce qui ferait grimper les prix au détail.
Plus tôt, M. Boisjoli a indiqué aux analystes que, malgré la spéculation sur les changements aux règles commerciales, il restait optimiste puisque, ultimement, la création d'une économie américaine plus vigoureuse allait être profitable pour l'industrie des produits récréatifs.
La société a précisé qu'elle irait de l'avant cette année avec la plus grande partie de la mise à jour de son usine de Valcourt, un projet de 118 millions sur cinq ans annoncé précédemment. Les deux chaînes de montage devraient être unifiées d'ici décembre et certaines parties de son centre de logistique devraient déménager dans sa principale installation de production en 2018.
BRP a affiché vendredi un bénéfice attribuable aux actionnaires de 136,6 millions, soit 1,22 $ par action, pour son quatrième trimestre clos le 31 janvier. En comparaison, elle avait réalisé une perte nette de 28,7 millions, ou 25 cents par action, pour la même période l'an dernier. Les revenus trimestriels ont grimpé de 17,7 % à 1,31 milliard.
Le bénéfice net normalisé s'est chiffré à 111,8 millions, soit 1 $ par action, ce qui était supérieur de 4 cents à la prévision moyenne des analystes, selon les perspectives recueillies par Thomson Reuters.
Dans ses perspectives pour l'exercice financier 2018, BRP a dit s'attendre à un bénéfice normalisé en hausse de 7 à 13 %, à partir d'une croissance de deux à six pour cent des revenus.