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La mauvaise saison de motoneige fait mal aux commerces

Première neige dans plusieurs régions du Québec
La fermeture
d’un tronçon du P’tit train du Nord a diminué considérablement
le nombre de motoneigistes dans la Rouge et heurté de plein fouet plusieurs
commerces.

À
la gare de Labelle, on estime que la circulation de motoneigistes a diminué
même si le village est la nouvelle porte d’entrée des Hautes-Laurentides.

La plupart
des touristes sont au rendez-vous, mais une forte proportion de motoneigistes
du sud des Laurentides, qui constituent la clientèle la plus importante,
ont mis le cap vers Saint-Donat, Saint-Michel-des-Saints ou l’Outaouais sans
effectuer de long détour par la Rouge. C’est du moins ce qui ressort
d’une série d’entrevues menées par L’Information du Nord.

Selon la
majorité des personnes interrogées, la pluie et les grands froids
qui ont marqué l’hiver ont nui à la saison de motoneiges, mais
certainement pas autant que le jugement Langlois qui a entraîné
la fermeture de 38 km du parc linéaire entre Saint-Faustin-Lac-Carré
et Labelle.

Jean-Claude
Edsell est propriétaire du restaurant le Griffon de la Gare, situé
à quelques pas du parc linéaire à Labelle. Il constate
que la circulation a diminué de 95%, un chiffre qu’il juge «très
raisonnable». «L’hiver dernier, entre 150 et 200 motoneigistes arrêtaient
chaque jour au resto, cette année une bonne journée, c’est 25
ou 30.» Ainsi, le Griffon roule avec deux ou trois employés au
lieu de six.

Pas
de remorques

On aurait pu croire que Labelle profiterait de la situation puisque les touristes
qui partaient auparavant de Mont-Tremblant sont aujourd’hui forcés de
démarrer leur randonnée dans cette municipalité. Mais l’horaire
des touristes est réglé au quart de tour et ils ne s’arrêtent
pas dépenser à Labelle. Quant aux motoneigistes qui partaient
de Sainte-Agathe, ils ne sont plus au rendez-vous.

«Il
n’y a pas beaucoup de monde qui embarquent leur motoneige sur leur trailer pour
venir ici, explique le président du Club de motoneige Franc Nord macazien,
Serge McDonough. Les motoneiges partent juste vers d’autres territoires. Et
c’est normal. Moi, le jour où je vais devoir prendre mon char pour aller
faire de la motoneige, je vais arrêter.»

«Saison
épouvantable»

Chantal Charette, gérante du Sergaz à Nominingue, vit une saison
«épouvantable». Selon elle, au moins 75% de sa clientèle
s’est évanoui. Elle fait les quarts de travail seule, alors qu’ils étaient
toujours deux ou trois employés auparavant.

Ignace Denutte,
de l’auberge Chez Ignace à Nominingue, a cru bon de se trouver un autre
emploi, même s’il continue d’opérer son commerce. Sa clientèle,
composée quasi exclusivement de motoneigistes, a fondu de 40%. «On
a réussi à garder nos réservations d’avant le jugement,
indique-t-il, mais il ne s’en est pas rajouté ensuite.»

Les secteurs
de L’Annonciation et Marchand ne sont pas épargnés. Jean-Claude
Meilleur, propriétaire d’une station-service, d’un dépanneur,
d’un bar et d’un motel, et membre du c.a. du Club Franc Nord, constate lui aussi
une baisse d’achalandage. «Il y a encore beaucoup de motoneigistes qui
ne savent pas que le parc linéaire est ouvert à partir de Labelle»,
dit-il.

À
moins d’une campagne publicitaire musclée et d’une voie de contournement
entre Saint-Faustin et Labelle, tous estiment que la saison 2006 sera encore
plus dure. «L’an prochain, croit Chantal Charette, la motoneige va tomber
à zéro si le parc linéaire n’est pas raccordé.»

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